3 juillet 2019 : l’OL officialise l’arrivée de Thiago Mendes en provenance de Lille. Montant du transfert ; 25M€. Les rhodaniens pensent avoir réalisé un gros coup en attirant celui qui était également pisté par le PSG. Il faut dire qu’il y a un an, Thiago Mendes sort d’une très belle saison avec Lille. Chez les dogues, il est une pièce maîtresse de l’organisation de Christophe Galtier et figure même parmi les meilleurs joueurs du championnat. Le choix Mendes est dicté par Juninho qui signe à ce moment-là son grand retour à l’OL. Juni a les clés du sportif. Dans ses valises, le légendaire numéro 8 emmène Sylvinho, alors adjoint de Tite en Seleçao. Sylvinho est clair, il compte faire évoluer son équipe en 4-3-3. Après avoir procédé à une revue d’effectif, le tandem brésilien définit le poste de numéro 6 comme le principal besoin de l’équipe. Lucas Tousart est l’unique alternative. Or, l’ancien joueur de Valenciennes ne correspond pas au portrait-robot désiré à savoir un joueur à l’aise balle au pied capable d’assurer la première relance et même de réguler le jeu de l’équipe. Florian Maurice, directeur de la cellule de recrutement, propose l’algérien Ismaël Bennacer. Le nouveau directeur sportif Juninho rejette la proposition. Ce dernier souhaite absolument faire signer Thiago Mendes. L’OL débourse 25M€ pour le brésilien qui arrive rapidement et peut faire toute la préparation avec sa nouvelle équipe.
Une erreur de casting
Pour l’OL, la préparation est désastreuse. 4 défaites en 5 matchs amicaux. L’équipe prend l’eau. Au milieu, quelque chose ne va pas. Petit à petit, une question émerge : Thiago Mendes correspond-il vraiment au profil de « regista » recherché par l’OL ? Pas vraiment. Si l’ancien joueur de São Paulo est relativement performant pendant la préparation, le milieu lyonnais dans sa globalité ne fonctionne pas. Ce problème-là, Juninho aurait pu l’anticiper. À Lille et depuis le début de sa carrière, Thiago Mendes n’a jamais occupé la position de seul numéro 6 devant la défense. Chez les dogues, dans le 4-2-3-1 de Christophe Galtier, le brésilien était associé à Xeka ou Boubakary Soumaré dans un double pivot. Si son rôle était davantage défensif, il n’était pas seul à devoir effectuer le travail de cette « sentinelle » devant la défense. À Lyon, la donne a changé. Les responsabilités sont toutes autres et les attentes largement revues à la hausse. Sylvinho comprend vite que le costume est trop grand pour Thiago Mendes. Il décide alors de le positionner un peu plus haut dans un rôle de milieu relayeur aux côtés d’Houssem Aouar. Lucas Tousart est de retour devant la défense. La formule fonctionne pour les deux premiers matchs de Ligue 1. Lors des deux victoires à Monaco (0-3) et face à Angers (6-0), Thiago Mendes rayonne. À l’image de l’équipe, le brésilien est ultra-efficace et impressionne tant par son volume que par sa justesse technique. Deux matchs durant, tout sourit à l’OL. Les supporters et la presse s’enflamment. Et si l’OL jouait le titre ? Certains signaux auraient pourtant dû alerter. Face à Angers, chaque tir cadré finit au fond des filets. Les scores sont trompeurs tant la réussite est maximale et la marge infime. Oui, l’OL réalise un bon début de championnat mais attention, le chemin est encore long.
À Montpellier, la roue tourne
Le 27 août, c’est donc un OL plein de confiance qui se rend à Montpellier. Pour la première fois depuis très longtemps, les rhodaniens vont peut-être parvenir à gagner leurs trois premiers matchs de Ligue 1. Il n’en est rien. À la Mosson, la roue tourne. Menés après un but magnifique d’Arnaud Souquet, des lyonnais moins investis ne parviennent pas à inverser la tendance. La tâche se complique encore un peu plus lorsque Youssouf Koné, l’autre recrue lilloise, est expulsé à la 53ème minute. L’OL s’incline (1-0) et est de retour sur Terre. Une semaine plus tard, pour se relancer, les gones reçoivent Bordeaux au Groupama Stadium. Sylvinho retente de positionner Mendes devant la défense. Pendant une heure, le brésilien excelle avant de se faire expulser à la suite d’un tacle non maitrisé qui lui vaut un deuxième carton jaune. Cette expulsion coûte encore la victoire à l’OL qui plonge sans le savoir dans une série de 7 matchs sans victoire toutes compétitions confondues. Elle marque également le tournant de la saison de Thiago Mendes, voire de son aventure lyonnaise. De retour face au Zénith en ouverture de la Ligue des Champions après avoir purgé son match de suspension face à Amiens, le brésilien passe au travers et déçoit par un manque de volonté criant. Lors des matchs suivants, le numéro 12 semble avoir perdu confiance, à l’image de son équipe. Était-il en surrégime à Lille ? Toujours est-il que ses prestations sont de plus en plus décevantes, tant techniquement que dans l’engagement, Mendes n’y est plus. En plus de montrer des limites techniques qu’on ne lui connaissait pas encore, c’est le peu d’efforts consentis par le brésilien qui agace les supporters. Cette tendance atteint son paroxysme le 6 octobre lors de la défaite 1-0 contre l’ASSE à Geoffroy-Guichard. Ce soir-là, sa côte prend un sacré coup auprès du public lyonnais. Il est l’un de ceux qui ont lâché Sylvinho.
Sous Rudi Garcia, le brésilien ne parvient pas à se relancer. Si l’absence de toute animation cohérente ne l’aide pas, là encore, le manque d’investissement est flagrant. En quelques mois, Thiago Mendes a brulé tout son crédit. Il doit maintenant se contenter d’assister aux rencontres depuis le banc, voire les tribunes lorsque Rudi Garcia dispose de tous ses autres milieux de terrain.
« Le fait que sa vie ressemble à une boite de nuit géante ne doit pas aider »
Pour ne rien arranger à sa situation, des informations de Romain Molina sont venues discréditer encore un peu plus Thiago Mendes auprès de ses supporters. "Thiago Mendes pas au niveau ? Le fait que sa vie ressemble à une boite de nuit géante ne doit pas aider. Folklorique dira-t-on. C’est comme Fred à l’époque, on va dire que le football n’est pas sa priorité. Mine sur mine en boîte avec madame. Et ils ne se cachent même pas, c’est ça le pire" lâchait sur Twitter le journaliste le 2 février dernier. Forcément, on comprend mieux pourquoi le joueur de 28 ans ne parvient pas à sortir la tête de l’eau. Ajoutez à
cela l’arrivée de l’étincelant Bruno Guimarães et les très bons premiers pas de Maxence Caqueret et vous comprenez pourquoi l’OL se pose la question de se séparer d’un des salaires importants de l’effectif.
Adrien Cornu
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